Décomposition

Publié le par MAX HEADROOM


LES FILS DE L’HOMME

Site officiel

(THE CHILDREN OF MEN) Alfonso CUARON, USA, 2006, 1h54mn, avec Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine, Chiwetel Ejiofor, Clare Hope Ashitey...

Scénario d’Alfonso Cuaron et Timothy J. Sexton, d’après le roman de PD James.




Londres, 2027. Une capitale grise et glauque, asphyxiée par la pollution, secouée par des attentats et siège d’un régime totalitaire. L’homme a épuisé toutes les ressources de la planète, et il n’enfante plus : la dernière naissance remonte à plus de 18 ans. Le désespoir a engendré un climat de terreur, d’anarchie et de nihilisme à travers le monde. Sous la coupe d’une idéologie fasciste et sécuritaire, la Grande-Bretagne est paradoxalement la seule nation à l’abri de cette descente aux enfers. Devenue l’ultime refuge d’une humanité vouée à l’agonie, le pays attire des milliers de clandestins, capturés dès leur arrivée et parqués dans des vastes camps de regroupement, avant d’être déportés.

Pour Théo (Clive Owen), ex-militant politique devenu un bureaucrate blasé, rien n’a plus d’importance, pas même l’assassinat du plus jeune habitant de la planète, âgé de 18 ans et trois mois. Seules ses visites à son vieil ami, l’excentrique Jasper (Michael Caine), l’empêchent de mettre fin à sa vie en avalant des pilules gracieusement distribuées par le gouvernement, une facilité à laquelle des milliers d’habitants de la planète cèdent chaque jour… C’est alors que son ex-petite amie resurgit dans sa vie. Chef d’un groupuscule extrémiste clandestin en faveur des droits des réfugiés, Julian (Julianne Moore) demande l’aide de Théo. Il doit obtenir des papiers pour une jeune réfugiée, Kee (Clare-Hope Ashitey, découverte dans Shooting dogs), et veiller à ce qu’elle quitte le territoire britannique en toute sécurité pour être remise entre les mains du réseau « The Human Project ». En souvenir de leur ancien amour et en échange d’une belle somme, Théo accepte sa mission, sans savoir que Kee n’est pas une réfugiée ordinaire…

Avec cette adaptation d’un roman de P.D. James, Alfonso Cuaron crée une société en décomposition, où cohabitent les symboles d’un passé proche dévasté et d’un monde futur militarisé, saturé d’idéologies extrémistes, où chacun lutte pour sa survie. Sur la forme, la beauté saisissante de sa vision tient essentiellement à son choix particulièrement fûté d’éviter toute tentation futuriste et high-tech pour adopter un look « résolument “crade” et sombre », selon Michael Caine, ce qui donne un traitement visuel parfaitement crédible, une sorte de documentaire du futur. La majorité des scènes sont tournées en plans-séquences, à travers le regard de Théo, comme l’incroyable séquence du camp de réfugiés, filmée caméra à l’épaule tel un reportage de guerre. Sur le fond, Les Fils de l’homme dépeint un monde stérile et sans avenir pour mieux évoquer les problèmes de notre temps, avec ses deux crises majeures : les grands mouvements migratoires à l’échelle planétaire et l’effet boomerang de trois siècles de colonisation, auxquels s’ajoutent le réchauffement climatique, les pandémies, la montée du terrorisme, les désarrois de la démocratie.

(merci à algerie-dz.com)

Publié dans cinetampes

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