Biutiful Cauntri

Publié le par MAX HEADROOM

Les moutons, la dioxine et la Camorra, post-scriptum cannois

Biutiful Cauntri (titre de dérision à prononcer avec l'accent italien) n'était pas programmé à Cannes. Mercredi soir, à Paris, on a pu voir ce documentaire sur la prolifération des décharges sauvages autour de Naples. Il fait un formidable complément de programme à Gomorra, le film de Matteo Garrone qui a obtenu le Grand Prix.


Tourné en HD, assez brut dans sa forme, Biutiful Cauntri (réalisé par Esmeralda Calabria, Andrea d'Ambrosio et Peppe Ruggiero) montre une lente apocalypse qui s'abat sur les gens et les bêtes, au premier rang desquelles un troupeau de moutons qui fait peine à voir dans son agonie provoquée par la dioxine, gardé par un étrange couple de bergers: lui qu'on dirait sorti d'un gang du film de Garrone, elle genre nourricière. Plutôt que dans une coquette ferme, ils vivent dans une roulotte.

Les vrais gens et les vraies situations que montre Biutiful Cauntri soulèvent des montagnes de questions presque aussi hautes que les tas d'ordures de Campanie. Le film sort le 16 juillet. A la rentrée, on peut compter sur la fiction de Matteo Garrone pour apporter des réponses.

Le film était présenté en clôture d'un cycle de documentaires proposé par l'Institut italien de Paris. Entre la projection du film d'ouverture (Sorelle, de Marco Bellocchio) et celle de Biutiful Cauntri, Silvio Berlusconi est arrivé au pouvoir et a promis de régler le problème des ordures de Campanie, ce que n'a pas manqué de rappeler la directrice de l'Institut quand elle a présenté le film. Dans la salle on a un peu ricané.



Publié dans cinetampes

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