La visite de la fanfare

Publié le par MAX HEADROOM

Écrit et réalisé par Eran KOLIRIN - Israël 2007 1h30  avec Sasson Gabaï, Ronit Elkabetz, Saleh Bakri, Khalifa Natour... FESTIVAL DE CANNES 2007 : sélection Un certain regard.
 

 



Il y a des rencontres formidables, qui surgissent en pleine routine : trois fois rien, un loupé, un rendez-vous manqué, une erreur d’aiguillage et la magie se produit, le merveilleux déboule à plein tonneaux, inattendu et savoureux... Il était une fois une petite fanfare de la police égyptienne, invitée en Israël pour jouer de la musique traditionnelle à l’inauguration d’un centre culturel arabe.

Pas de bol, personne n’est à l’aéroport pour les attendre... et voilà notre petite bande de musiciens en uniforme bleu ciel, un peu nunuches, perdus en terre étrangère, sinon hostile, partis à trouver tout seuls leur chemin en baragouinant un anglais de cuisine. Une confusion de nom et nos fiers militaires de parade se retrouvent paumés et coincés au fin fond du désert israélien, dans une petite ville oubliée du monde. Et dans ce trou paumé, devinez quoi qui nia ?... un p’tit bar, le plus joli des bars... bar dans le village, village dans le désert.... Et la bistrotière est superbe (pensez donc : Ronit Elkabetz !). Pas de bus, pas de train, pas d’avion et pas moyen de savoir où est ce foutu centre culturel ! Une nuit va passer, pleine d’étoiles, et les sentiments humains vont se frayer un chemin entre les personnages, ceux qui sont là à temps complet et ceux qui ne font que passer... comme l’eau fait son sillon dans la terre, hésitant, improbable, mais si rafraîchissant.
Tout tissé de poésie et d’humour, c’est un beau film humaniste qui plaide, sans en avoir l’air, pour la reconnaissance des cultures et le rapprochement des peuples. « De nombreux films ont abordé la question de la paix que nous n’arrivons pas à obtenir, mais il me semble que très peu de films posent la question de savoir pourquoi nous avons besoin de cette paix. Nous avons noyé l’évidence dans nos conversations sur les avantages économiques et les intérêts » , dit le réalisateur. L’évidence ? nous y sommes et son film est drôle et doux.

Publié dans cinetampes

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